‘’Le parfum est la forme la plus intense du souvenir’’

J. P. GUERLAIN.

 

 

 

 

Musique de RAMEAU (1683/1764)

Menuet

La Harpe est connue depuis la plus haute antiquité ; le modèle triangulaire typiquement occidental est issu de la Harpe dite Celtique.

Elle comprend trois parties : une caisse de résonance, une console où sont fixées les chevilles de tension des cordes et une colonne reliant ces deux parties.

Au XVIII° siècle, on lui adjoint un mécanisme permettant, en raccourcissant les cordes, d’obtenir des demi-tons.

En 1811, S. Erard invente un système à fourchettes associé à chaque corde pour obtenir sa note en bémol, bécarre ou dièse.

 

1306 – Reine de Hongrie – 1381.

1410 – Agnès Sorel – 1450;

1494 – François 1° - 1547.

1499 – Diane de Poitiers – 1566.

1519 – Catherine de Médicis 1589.

1528 – Jeanne d’Albret – 1572.

1551 – Henri III – 1589.

1553 – Henri IV – 1610.

1565 – Gabrielle d’Estrées – 1599.

1600 – Marie de Médicis – 1642.

1601 – Louis XIII – 1643.

1602 – Anne d’Autriche – 1666.

1616 – Ninon de Lenclos – 1706.

1626 – Christine de Suède – 1689.

1626 – Madame de Sévigné – 1696.

1635 – Madame de Maintenon.- 1719.

1638 – Marie Thérèse d’Autriche – 1683.

1600 – Les épidémies de Peste – 1800.

1638 – Louis XIV – 1715.

1639 – Marie Mancini – 1715.

1641 – Madame de Montespan – 1707.

1643 – Anne Marie de la Tremoille – 1722.

1644 – Madame de la Vallière – 1710.

1644 – Henriette d’Angleterre – 1670.

1661 – Madame de Fontanges – 1681.

1703 – Marie Leczinska – 1768.

1710 – Louis XV – 1774.

1722 – Madame de Pompadour – 1764.

1744 – Madame du Barry – 1793.

1754 – Louis XVI – 1793.

1755 – Marie Antoinette – 1793.

1757 – Charles X – 1836.

1763 – Joséphine de Beauharnais – 1814.

1769 – Napoléon I° - 1821.

1775 – Madame Tallien – 1831.

1780 – Pauline Bonaparte Borghèse – 1825.

 

1350 ‘’Eau de la Reine de Hongrie’’ Anonyme Montpellier ou Grasse.

 

 

 

1533 – ‘’Eau de la Reine’’ – Frères Dominicains de Florence

1550 – ‘’Secret de Diane’’ – Anonyme.

 

 

 

 

 

 

1630 – ‘’crème de beauté vanille/cacao’’ – Anonyme Espagne .

 

 

1640 – ‘’Vinaigre des 4 Voleurs’’. --- Anonyme.

1640 – ‘’Eau sans pareille’’ – Anonyme.

1664 – ‘’Parfum à la Duchesse’’ – Martial.

1675 – ‘’Eau de mille fleurs’’ – Simon Barbe.

1675 – ‘’Eau d’Ange’’ – Simon Barbe.

1680 – ‘’Eau de Néroli’’ – Anonyme Italie.

1685 – ‘’Eau d’émeraude’’ – Capucins du Louvre.

1690 – ‘’Eau admirable’’ – Gian Paolo Feminis.

1725 – ‘’Aqua de Regina’’ – Santa Maria Novellia Firenze.

1734 – ‘’Eau à la Maréchale’’ – Anonyme.

1750 – ‘’Eau de Portugal’’ – Anonyme.

 

1760 – ‘’Eau de Cologne’’ – Gian Maria Farina.

 

 

 

1779 – ‘’Eau des Princes’’ – L.T. Piver.

1790 – ‘’Stephanotis’’ – Floris.

1792 – ‘’Aqua mirabilis’’ – moine Chartreux (devenue 4711 en 1875).

1798 – ‘’Eau de Lubin’’ – Lubin.

1808 – ‘’Double extrait à la Borghèse’’ – Lubin.

1816 – ‘’Eau de Cologne de Napoléon à Ste Hélène’’ – Mamelouk Ali.

 

 

L'eau de la "Reine de HONGRIE"

Histoire de cette ‘’Eau’’.

Arnaud de Villeneuve né en 1238 à Villeneuve en Languedoc se distingua notamment en médecine, en chimie, en astrologie et en théologie. Il séjourna longtemps à Montpellier en exerçant la médecine et la chimie ainsi qu’en enseignant à l’Université. Ayant appris à Cordoue le principe de la distillation, il l’applique au vin et réalise de ‘’l’esprit de vin’’. Ce savant utilisa le premier l’alcool en parfumerie, réalisa les premières huiles essentielles et découvrit également les acides sulfurique, chlorhydrique et nitrique.

Dès le 13° siècle, les parfumeurs de Montpellier traitaient des poudres d’iris, romarin, jasmin, lys, et fabriquaient une ‘’eau parfumée’’, connue dans toute l'Europe. Au début du 14° Siècle, on s’inonde d’eau de fleur d’oranger venue d’Espagne.

A cette époque, apparaît la fameuse ‘’Eau de Hongrie’’, offerte à Charles V (1338 / 1380), à base de romarin additionné de fleur d’oranger, d’esprit de rose, d’extrait de menthe et de citron. C’est un alcoolat de romarin et le plus ancien parfum connu à base d’alcool.

Dès le XVII° siècle, on attribue à l’Eau de la ‘’Reine de Hongrie’’ des pouvoirs revitalisants, esthétiques et thérapeutiques. Elle permet de retrouver la force et la beauté nécessaires à la séduction, ainsi que guérir des maux aussi divers que : rhumatismes, palpitations cardiaques, peste, obstruction du foie, jaunisse, bourdonnements d’oreilles ou douleurs abdominales. Elle était très utilisée à la Cour de Louis XIV , Madame de Sévigné en raffola et disait à sa fille Madame de Grignan ‘’J’en suis folle, c’est le soulagement de tous mes chagrins .. ….’’, ‘’je m’en enivre tous les jours, j’en ai dans ma poche…..’’. Madame de Maintenon en recommandait également un usage quotidien à ses pensionnaires de Saint Cyr afin de les protéger des épidémies.

Antoine Daquin, médecin de Louis XIV, obtint un brevet pour la vente de l’ ’’Eau de la Reine de Hongrie’’ à Paris chez ‘’le Sieur Daumont, rue de la Huchette à l’enseigne du ‘’Messager de Montpellier’’.

Voici quelques anciens ‘’secrets de préparation’’ de cette ‘’Fabuleuse Eau’’ :

Vers la fin du XIV° siècle on la composait en mettant dans un récipient hermétique près d'un litre d'esprit du vin distillé quatre fois  (alcool rectifié) et quelques six cent grammes de fleurs de cette herbe poussant en Languedoc et nommée rosemarinus ( rosée de la mer ) puis au bout de cinquante heures  on distillait le tout dans un alambic au bain marie.

Albert le Grand dans sa recette qu'il considérait comme "La véritable qui fut donnée à Isabelle de Hongrie" ajoutait au romarin du pouliot, de la marjolaine et de la lavande et préconisait une ‘’macération de quatorze heures dans le fumier’’ !!.

‘’Prenez de l’esprit de vin distillé quatre fois 30 onces, des fleurs de romarin 20 onces ; mettez le tout dans un vase bien bouché l’espace de cinquante heures, puis distillez dans un alambic au bain-marie . En prenez le matin une fois la semaine une dragme avec quelqu’autre liqueur ou boisson, ou bien avec de la viande, et en lavez le visage tous les matins, et en frottez le mal des membres infirmes’’.

 

A propos du Romarin, la superstition.

Au temps des Romains, le romarin était considéré comme sacré et garantissait aux morts l’immortalité et la paix éternelle.

Une autre légende, chrétienne , prétend que la Vierge Marie, lors de la fuite en Egypte, aurait posé les langes de Jésus sur un buisson. Depuis ce temps là, les fleurs de ce buisson ont la couleur du ciel et apparaissent le jour de la Passion.

Au XV° siècle, on prétendait qu’un champ ou une vigne devenait particulièrement fertile dès qu’un pied de romarin y était planté.

Dans une maison, il porte chance, éloigne les mauvais sorts et …. Sous un oreiller, il procure le plus réparateur des sommeils !!.

 

 

Mais qui était cette Enigmatique ‘’Reine de Hongrie’’ ??.

 

"QU'IMPORTE QU'UNE HISTOIRE SOIT VRAIE, POUVU QU'ELLE SOIT BELLE" Jean GIONO

 

1. Selon certains, l’origine la plus probable pour la fabrication de la première ‘’Eau de Hongrie’’ serait Montpellier.

Rappel de la légende :

"Un Ermite aurait glissé dans cette préparation de romarin, la formule d’une éternelle jeunesse. Elle aurait permis à Donna Isabella, Reine de Hongrie, septuagénaire, laide, paralytique et goutteuse de retrouver la splendeur de ses vingt ans et séduire un jeune Roi de Pologne. ‘’Qui me voulut épouser, ce que je refusais pour l’amour de Notre Seigneur Jesus-Christ croyant que cette recette m’avait été donnée par un ange’’.

 

De quel personnage historique s’agit il ??.

1.1 Premier personnage possible : Elisabeth de Bohème ( 1618 / 1680).

Un peu d’Histoire.

Elisabeth, Princesse Palatine, fille du Roi de Bohème Frédéric V et de Elisabeth Stuart née en 1618 fut attirée dès son jeune âge par les sciences, la littérature et la philosophie. On prétend qu’elle était d’une grande beauté, son très beau portrait à l’âge de 19 ans, par G. Van Honthorst, est exposé au Musée d’Heidelberg.

En 1643, Descartes rencontre Elisabeth de Bohème à Leyde et cette dernière le prend pour directeur de conscience ; d’où une abondante série de lettres. Elle se préoccupe de métaphysique, de géométrie, de santé, de morale, de la manière de se conduire et surtout de la nature des passions. On dit que cette princesse était atteinte de mélancolie, en fait, les idées en filigrane de ses lettres étaient celles d’une femme philosophe et Descartes contribua à l’approfondissement de sa morale et de ses idées politiques.

En 1644, Descartes lui dédia ses ‘’principes de la philosophie’’ et dit qu’elle fut la seule personne en qui il ait reconnu une intelligence parfaite de ses œuvres.

En 1649, Descartes présenta la synthèse de sa correspondance avec la Princesse dans son ouvrage ‘’les Passions de l’Ame’’. Il mourut d’une pneumonie à Stockholm en 1650.

Elisabeth de Bohème se retira en Allemagne, y obtint l’Abbaye Lutherienne d’Herdoven et y mourut en 1680 à l’âge de 72 ans.

 

Conclusion.

A t elle été demandée en mariage par un Roi de Pologne ??.

Elisabeth de Bohème s’est exilée en Hollande à La Haye vers 1627. Le fait divers connu est le suivant : elle aurait refusé sa main au Roi de Pologne Vladislav VII, …. par crainte de quitter ses chères études ….. ?.

En fait d’après mes recherches, pourraient être ‘’impliqués dans cette Affaire’’ ( !) : Vladislav VII ou son frère Jean II Casimir.

 

Première piste.

Vladislav VII est né en 1595, se marie une première fois avec Cécile fille de Ferdinand II, qui décède en 1644. Il se remarie aussitôt avec Louise-Marie de Gonzagues Nevers. Puis Vladislav VII décède en 1648.

On constate donc qu’en 1644 : Vladislav VII a 49 ans et Elisabeth 26. Elle vient tout juste de rencontrer Descartes, et sa passion pour la philosophie. La Légende est partiellement possible.

 

Deuxième piste.

Jean II Casimir né en 1609, ex Jésuite et Cardinal obtient en 1648, après son élection pour la succession, une dispense pour épouser la veuve de son frère Vladislav VII.

Au décès de son épouse en 1668, il se réfugia en France, dans l’abbaye de Saint Germain des Prés, il en devint l’abbé ainsi que de Saint Martin de Nevers. Il décéda à Nevers en 1672.

On constate donc qu’en :

--- 1648, Jean Casimir a 39 ans , Elisabeth , 30 ans

--- 1668, Jean Casimir a 59 ans , Elisabeth, 50 ans

La légende est peut être possible.

 

Conclusion ;

Tous ces Rois de Pologne contemporains d’Elisabeth sont plus âgés qu’elle, alors que la légende prétend le contraire. Il reste néanmoins possible que l’un d’eux lui ait demandé sa main, ce qui rendrait crédible le ‘’Fait divers’’ ??, mais pour une raison différente, par exemple, sa grande beauté, et non son ‘’grand âge’’ ??.

On peut aussi remarquer que Descartes étant décédé en 1650, Elisabeth est alors agée de 32 ans et, dès lors, l’argument de poursuivre ses ‘’chères études de philosophie’’ ne semble pas très solide..

Rappelons enfin qu’elle est décédée à l’äge de 72 ans. Septuagénaire, il est peut être possible que grâce à cette merveilleuse ‘’Eau de Romarin’’, sa jeunesse lui soit restée et qu’ainsi, quelque autre Roi de Pologne, ….. plus jeune qu’elle …. lui ait demandé sa main ??.

 

1.2) Deuxième personnage possible : Elisabeth de Pologne ( 1306 / 1381).

Selon les recherches de Monsieur André Chauvière, l’appellation " Eau de la Reine de Hongrie " n’apparaît qu’à partir de 1639 et pourrait être une opération de type ‘’publicitaire’’, s’appuyant sur la vie des Cours galantes de Pologne et de Hongrie au XIV° siècle. L’invraisemblance de l’histoire de ‘’l’Eau de la Reine de Hongrie’’ résiderait dans le fait que le fils, Louis ‘’Le Grand’’ alors roi de Pologne, aurait demandé la main de sa mère, Elisabeth reine de Hongrie.

Un peu d’Histoire.

Elisabeth de Pologne, née en 1306, fille de Wladislas III Lokietek Roi de Pologne et d’Hedwige de Cassilie, épousa en 1319 Charles-Robert d’Anjou, Roi de Hongrie dit ‘’Charobert’’.

Ils eurent 6 enfants. Seuls ont survécu :

---- Le quatrième, Louis, né en 1326, décédé en 1382.

---- Le cinquième, André de Hongrie, né en 1327, assassiné en 1345, Roi de Naples, Duc de Calabre, épouse Jeanne I° Reine de Naples et Comtesse de Provence. Ils eurent un enfant, décédé à l’âge de trois ans.

---- Le sixième, Etienne de Hongrie, né en 1332, Duc d’Escalonie, de Transylvanie, de Slavonie, de Croatie et de Dalmatie, épouse Marguerite de Bavière en 1350. Ils eurent deux enfants : Jean et Elisabeth.

L’ aîné, Louis ‘’Le Grand’’ devint Roi de Hongrie au décès de son père ‘’Charobert’’ en 1342 puis de Pologne en 1370 par héritage du titre de sa mère et le resta jusqu’à son propre décès en 1382. Marié en 1339 à Marguerite de Luxembourg ( 1335, 1349), puis en 1350 à Elisabeth de Bosnie, il eut trois enfants :

---- Marie de Hongrie ( 1365, 1366)

---- Catherine de Hongrie (1366, 1377), qui épousa en 1374, Louis de France, Duc d’Orléans.

---- Marie de Hongrie (1370, 1395), reine de Hongrie et de Dalmatie, épousa Sigismond de Luxembourg, marquis de Brandbourg, Empereur d’Allemagne et Roi de Hongrie.

---- Hedwige de Hongrie (1371, 1400), Reine de Pologne, épouse en 1386, Jagelon, Grand Duc de Lituanie puis Roi de Pologne.

Elisabeth, mère de Louis ‘’Le Grand", au décès de son frère Casimir Roi de Pologne, gouverna ce pays à partir de 1370 au nom de son fils Louis ‘’Le Grand’’ roi de Hongrie et de Pologne ; mais les Polonais, mécontents de son administration la forcèrent à se retirer en 1380. Elle décéda en 1381.

En conclusion,

Elisabeth Reine de Hongrie et de Pologne, vécut de 1306 à 1381 soit : 75 ans. Son fils Louis ‘’Le Grand’’, Roi de Hongrie et de Pologne, vécut de 1326 à 1382 soit 56 ans. Donc, lorsque Elisabeth eut 70 ans, en 1376, Louis avait environ 50 ans. Dans ces conditions, Louis ‘’Le Grand’’, roi de Hongrie et de Pologne, marié à Elisabeth de Bosnie depuis 26 ans, et père de trois enfants dont presque deux décédés, aurait ‘’demandé la main de sa mère Elisabeth Reine de Hongrie et de Pologne’’ ?? .

C’est bien étrange !!, mais ….. qui sait ??.

 

2) - Selon d’autres, l’origine de cette ‘’Eau’’, serait à Grasse. Dans ce cas, il pourrait s’agir de Jeanne I° Reine de Naples et Comtesse de Provence ( 1315 / 1382 ), liée au Royaume de Pologne.

On peut lire dans certains ouvrages :

----Les notes rafraîchissantes de cette ‘’Eau parfumée’’ auraient séduit Jeanne I°, Reine de Hongrie, qui séjournait en Provence. Elle eut une cour brillante et voluptueuse et attira auprès d’elle des gens de lettres parmi lesquels on remarque Boccace. Cette Princesse était d’une beauté remarquable, mais fort dissolue.

Elle laissa d’ailleurs un très grand souvenir en Provence et fut magnifié par Frédéric Mistral dans sa seule tragédie en langue provençale de 1890 intitulée ‘’La Reino Jano’’.

Voici en quelques mots le résumé de la pièce. L’action se passe en 1348.

Acte I – Dans un jardin du Palais de la Reine de Naples : Cour d’amour, le troubadour Aufan fait une belle description de la Provence .

Acte II – La Reine est mariée au Prince André de Hongrie, il n’y a pas de sentiments entre eux, André n’apprécie pas les Provençaux. Au Palais, nuages, altercations entre partisans des deux clans.

Acte III – Le ‘’Parti Provençal’’ prévient la Reine qu’ils la délivreront du Prince André. Peu après, on trouve le Prince étranglé, la Reine est soupçonnée, elle décide d’aller voir le Pape à Avignon pour se justifier.

Acte IV – Fuite sur la mer, chanson des galériens. Rencontre du Roi jacques de Majorque. La Galère Royale longe la côte provençale de Nice à Marseille. Débarquement à Marseille, accueil du peuple provençal.

Acte V – A Avignon, la Reine se rend auprès du Pape Clément VI, elle plaide sa cause avec beaucoup d’éloquence et d’émotion. Le Pape après avoir pris conseil de ses cardinaux accorde son pardon à la Reine Jeanne.

Un peu d’Histoire.

Jeanne I° Reine de Naples, née en 1315, épousa en 1343 André de Hongrie son cousin. ( A noter que Jeanne I° s’est donc mariée à l’un des fils du personnage précédent Elisabeth de Hongrie, c’était donc sa belle-mère !! ). 2 Ans après, André de Hongrie mourut assassiné par les sbires de Louis de Tarente.

En 1345, Jeanne se maria en seconde noces avec Louis de Tarente, son amant et autre cousin !!. Puis ils séjournèrent en Hongrie.

Louis I° dit ‘’Le Grand’’, Roi de Hongrie et de Pologne, voulut venger l’assassinat de son frère André de Hongrie et contraignit Louis de Tarente et Jeanne à quitter le Royaume de Hongrie en attendant que le pape Clément VI décide de leur culpabilité. Ils se réfugièrent en Provence jusqu’à ce que le Pape les déclare innocents du meurtre qu’on leur imputait. Ils purent ensuite rejoindre leurs Etats d’Italie. Ils se firent Couronner à Naples en 1352.

En 1362, au décès de Louis de Tarente, Jeanne se remaria une troisième fois avec Jacques III, Roi de Majorque. N’ayant eu aucun enfant de ses unions, elle adopta Charles de Duras (ou Durazzo), un autre cousin !!, qui devint Charles III.

En 1381, ce dernier fut appelé au trône de Naples par le Pape Urbain VI, mécontent du dernier mariage et du comportement de Jeanne. Charles fit alors alliance avec les ennemis de Jeanne, puis, en 1382, l’ayant capturée, il la fit étouffer. Elle avait 67 ans. Charles eut ensuite de nombreuses démêlées avec le Pape et aussi avec Louis I° d’Anjou, à qui Jeanne avait cédé ses droits.

En 1385, à titre de seul héritier mâle, il fut appelé au trône de Hongrie et fut assassiné en 1386.

Conclusion ;

Cette Reine a bel et bien existé, elle a séjourné en Provence et à des attaches avec le Royaume de Pologne. Elle était d’une grande beauté et fréquentait une Cour brillante. Elle vécut 67 ans, sa beauté est elle due à l’utilisation de cette ‘’Eau de Romarin’’ ?.

Compte tenu de la présomption d’assassinat de son mari en 1345 ( elle avait 30 ans) et des soupçons qui pesaient sur elle jusqu’à ‘’ l’absolution du Pape’’ en 1352 ( elle avait 37 ans), il est probable qu’aucun Roi de Pologne ne l’ait demandée en Mariage.

En revanche, sur la fin de sa vie, ‘’les choses s’étant calmées’’, elle a peut être été désirée par quelque jeune Roi de Pologne ? . Pourquoi pas !!.

 

 

" Le Parfum de CATHERINE DE MEDICIS "

Catherine de Médicis et le parfum

En 1533, accompagnée de son astrologue et de Renato Bianco dit " René le Florentin " son parfumeur, Catherine de Médicis arriva en France pour son mariage avec Henri II. Portant le parfum " Eau de la Reine ", spécialement créé pour son mariage par des Frères Dominicains de Florence, elle lança la mode des parfums Italiens à la Cour de France qui en était déjà très friande, ainsi que celle des gants parfumés. Elle mit également à la mode les petits flacons à odeur à porter dans les poches des vêtements.

" René le Florentin ", fut formé à l’Ecole de Florence encouragée par Cosme de Médicis un " fou de parfums ", et aussi grâce aux nouveaux produits aromatiques rapportés par les grands découvreurs de l’époque : Vasco de Gama, Magellan et Marco-Polo. Les banquiers Florentins et les armateurs Vénitiens amassèrent des fortunes en important de l’ambre, de la cannelle, de l’aloes, du camphre, de la muscade, du santal etc…

" René le Florentin ", créa sa boutique Parisienne sur le Pont-au-Change, se rendit célèbre pour ses parfums et fut accusé d’élaborer et de vendre des poisons.

Après la mort de Henri II, Catherine de Médicis toujours vêtue de noir, utilisa le parfum au service de ses ambitions et de ses vengeances. " René le Florentin " lui confectionnera des philtres, des sachets, des bijoux et en particulier des gants parfumés cachant ….un poison !!. Agrippa d’Aubigné (le grand père de la future épouse morganatique de Louis XIV, Madame de Maintenon), accusa la Régente d’avoir empoisonné Jeanne d’Albret, sœur de François I°, Reine de Navarre. Laissant son fils le futur Henri IV face à son destinée ; elle mourut à Paris en 1572, après avoir discuté et convenu de l’union entre ce fils et Marguerite de Valois, la " Reine Margot ".

Catherine de Médicis et son Histoire

Née le 13 avril 1519, à Florence, elle était la fille de " Laurent le Magnifique " et de " Marguerite de la Tour d’Auvergne ". Cette union représentait l’alliance entre les Rois de France et la famille des Médicis, riches négociants et banquiers internationalement connus.

Orpheline à l’âge de 1an, Catherine, Marie, Romola Médicis fut élevée successivement par plusieurs membres de sa famille, gardée en otage dans Florence après une révolte des Florentins puis enfermée dans différents monastères de Florence et de Sienne. Son errance et son calvaire durèrent jusqu’à l’âge de 10 ans.

Sous la tutelle du Pape Clément VII, elle étudie à Rome les Arts et les Sciences Humaines ; puis, en 1531, François I° et le Pape Clément VII, conclurent un contrat de mariage entre Henri Duc d’Orléans et Catherine de Médicis. Le mariage fut célébré le 28 octobre 1533, ils ont alors 14 ans.

Rapidement, Catherine observe que son mari s’intéresse beaucoup à la Grande Sénéchale de Normandie : Diane de Poitiers. Cette relation dont Catherine souffrit beaucoup durera jusqu’au dramatique accident dont décéda Henri II.

En 1536, Henri D’Orléans et Catherine de Médicis deviennent héritiers du trône de France. Pendant quelques années, on a craint une stérilité de Catherine, mais avec l’aide des Astres et de quelque " potion magique ", elle enfanta en 1544 de son premier enfant : François. Il s’ensuivit 6 autres naissances viables.

En mars 1547, François I° décède, jusqu’à ce jour , elle profita de son exemple et de ses " leçons de Politique ", notamment l’importance de la représentation et des fêtes pour montrer l’autorité et la représentativité du Roi. Dénuée de scrupules, ces enseignements lui seront extrêmement précieux pendant sa Régence.

Le 24 juillet 1547, Henri II fut sacré Roi de France, Catherine le fut 2 ans après.

Lors des Campagnes militaires du Roi, Catherine de Médicis assura une régence et fut souvent gênée dans ses actions par des Personnes manipulés en sous main par Diane de Poitiers.

En 1559, lors du mariage de la fille aînée de Catherine de Médicis : Elisabeth de France avec le Roi Philippe II d’Espagne, Henri II provoqua en Duel Gabriel de Montgomery reçut un coup de lance dans l’œil et décéda dans d’atroces souffrances.

Très dévote, et depuis ce tragique événement, elle s’habilla toujours en noir et entraîna souvent ses courtisans dans la prière. Elle prit ensuite la Régence du Royaume et imposa son autorité pendant les règnes de 3 de ses enfants : François II, Charles IX et Henri III.

Elle obligea Diane de Poitiers à lui échanger le château de Chenonceau contre celui de Chaumont. Ce superbe château sur le Cher accueillit de nombreuses et somptueuses fêtes, quelquefois très libertines…néanmoins, Catherine de Médicis adorait cette résidence.

Parmi les 7 enfants viables de Catherine de Médicis, on trouvera les trois derniers Rois Valois de France :

 

La Peste et le " Vinaigre des 4 Voleurs ".

XVII° et XVIII° siècles.

La Peste

Au cours des temps, les grandes épidémies s’expliquent par les déplacements de populations : croisades, pèlerinages ou développement du commerce, ainsi que par les mauvaises conditions d’hygiène et d’alimentation de la population (famine et mauvaise nourriture notamment). Les épidémies les plus meurtrières furent : l’ergotisme, la lèpre puis la peste.

La peste est fréquemment apparue au cours des siècles et, jusqu’au XVIII° siècle, elle était considérée comme une punition divine. Elle se manifestait soit sous forme bubonique ou ganglionnaire, soit sous forme pulmonaire ; cette dernière entraînait la mort la plus rapide. Selon une légende, lorsque le malade toussait, la fin n’était pas loin, on lui criait alors " Dieu vous bénisse !! ", d’où l’expression bien connue maintenant.

Au XIV ° siècle, la peste venue d’Asie Mineure se développe en Europe et fait entre 25 et 30 millions de morts puis, en France, elle réapparaît surtout aux XVII° et au XVIII° siècle, notamment entre 1720 et 1750 à Marseille, Aix, Arles et Toulon où elle ravage la moitié de la population.

Jusqu’au XVIII° siècle, les médecins prescrivaient de :

Les courageuses personnes désirant approcher les pestiférés, revêtaient le célèbre " costume de peste ", spécialement étudié par Charles Delorme, premier médecin du Roi Louis XIII. Il était composé d’une très longue et très enveloppante robe noire, la plus étanche possible, en tissage très serré du genre satin ou taffetas, un chapeau à larges bords et un masque à bec dans lequel on plaçait des plantes aromatiques et des parfums pour purifier l’air respiré.

A l’époque, le " parfumeur " ne compose aucun parfum, mais il est chargé de désinfecter les lieux, les personnes et même les animaux !!, à l’aide de parfums. Les procédures de désinfection des locaux étaient extrêmement complexes et longues. A la Renaissance, l’odeur était considérée comme " l’Ame du médicament ", ce qui montre à quel point pharmacie et parfumerie étaient associés. De plus, elle est aussi " spectacle ", accessoire indispensable dans l’art de l’apparence, car elle complète l’image du vêtement et des parties visibles de la peau. On attribue aux parfums des vertus thérapeutiques de désinfection et de stérilisation avant celle du plaisir hédoniste d’une senteur suave et agréable. En fait le parfum contrebalance la mauvaise odeur et la combat, c’est " l’envers de la pourriture ",de plus, la bonne odeur signifie " la propreté et la santé ". Plus l’odeur est forte et pénétrante, plus elle est recherchée ; selon les médecins de l’époque, " le parfum agit à l’extérieur et au plus profond de l’intérieur du corps " .

On sait que la peste se développe en milieux pollués, donc la contre odeur : le parfum " soigne la peste ". Afin d’éviter au maximum la pollution dans les villes, on " interdit de jeter dans la rue : urine, excréments et eaux sales " et on rejette en périphérie les professions les plus polluantes : tueurs et écorcheurs d’animaux, dégraisseurs, bourreliers, pelletiers et chiffonniers.

 

Le " Vinaigre des 4 Voleurs ".

On raconte qu’au début du XVIII° siècle, alors que les " Officiels " de la ville de Marseille ( ou Toulouse un siècle avant selon d’autres sources?) sont atterrés et impuissants devant l’ampleur du désastre, cette ville fut pillée par 4 voleurs sans scrupules qui semblaient être immunisés contre la peste, ce qui leur permettait d’opérer facilement dans les maisons et détrousser les victimes de l’épidémie. Ils furent arrêtés et le tribunal leur proposa une jugement de clémence s’ils révélaient leur secret. Soumis à " la Question ", ils avouèrent se frictionner le corps et notamment les mains et le visage, avec le produit d’une macération dans du vinaigre :d’ail, de rue et de nombreuses autres herbes aromatiques, ……, puis……..par mansuétude exceptionnelle, compte tenu de leurs aveux, …..ils furent pendus au lieu d’être brûlés vifs !!.

La recette fut ensuite publiée et recommandée à la population. Elle se révéla très efficace.

L’efficacité thérapeutique, antiseptique, astringente et rafraîchissante du vinaigre est très ancienne, car Hippocrate lui même dès l’an 400 av. JC, le prescrivait déjà à ses patients. A remarquer au passage que jusqu’au XVIII° siècle, les récipients et les moyens de transports sommaires " abîmaient ou nuisaient à la conservation du vin ", il devenait donc rapidement " aigre ". La fraîcheur acide du vinaigre, très odorante assainit, purifie et dissimule l’odeur de putréfaction donc combat la peste. Dès le début du XVIII° siècle, on prit l’habitude de se frotter le visage et les mains avec du vinaigre.

Comme le vinaigre, on accorde à l’ail les mêmes vertus, … plus celle d’être aphrodisiaque !!. Rappelons que " le Vert Galant " Henri IV, eut ses lèvres frottées d’ail dès son baptême et consommait chaque matin une gousse afin de réussir au mieux ses prouesses amoureuses bien connues …. Ce qui n’était pas toujours apprécié de ses partenaires !!.

En ce qui concerne la rue, cette herbe médicinale rare, de la famille des rustacées, est un arbuste de 40 à 70 cm de hauteur, se développant en buissons sur terrains souvent arides et caillouteux. L’odeur de ses fleurs est écœurante. Souvent utilisée comme condiment au Moyen âge, son goût est très âcre. Les moines de l’époque la recommandaient notamment pour favoriser " l’abstinence " pour les hommes et éviter "  l’enflure du ventre " pour les femmes !!.

Bien que très peu utilisée, elle est actuellement recommandée comme insecticide et contre-poison, surtout en cas de morsure de serpent. Son niveau de toxicité déconseille un usage interne.

 

Les qualités dermatologiques et antiseptiques reconnues du " Vinaigre des 4 Voleurs ", pour lutter contre les maladies contagieuses lui ont permis d’être répertorié au " Codex " dès 1748 et fut vendu en pharmacie comme antiseptique d’usage externe jusqu’en 1937.

NOTA : Selon d’autres sources, ce vinaigre, puissant antiseptique, aurait été inventé en 1720 par Antoine-Claude Maille à Marseille lors de la Grande Peste. Sa " découverte " sauva de nombreuses personnes de cette horrible mort.

Fort de son succès, il multiplia ses productions et créa des dizaines de spécialités parfumées par distillation ou par infusion et leur trouva des noms déjà très publicitaires, comme : à la ravigotte, à la Dauphine, de virginité ou de Vénus !!. Cette maison presque tricentenaire réalisa également les premières moutardes aromatiques. A noter que les recettes actuelles sont toujours conformes à celles crées par Antoine-Claude Maille en 1720.

La légende des " 4 Voleurs " coïncidant avec l’origine de la Maison " Maille ", on peut aussi imaginer que des voleurs se soient emparés de la formule découverte par le Sieur Maille et s’en soient servi avant qu’elle ne soit officialisée et vulgarisée ??

 

Voici la composition la plus probable de ce célèbre " Vinaigre des 4 voleurs " :

Macération pendant une dizaine de jours environ dans du vinaigre de : feuilles d’absinthe, de romarin de menthe et de sauge, écorce de cannelle, fleurs de lavande, ail, rue, , camphre, girofle, calamus et muscade.

 

Autres additifs possibles : thym, angélique, inule, genièvre, marrube, reine des prés.

 

 

Parfum d’Anne-Marie de la TREMOILLE, Princesse de NÉROLA (1643/1722)

Son parfum.

Pendant tout le XVII° siècle, l’odeur de la fleur d’oranger embauma toute la Cour du Roi. Marie de Médicis et son fils Louis XIV, ont toujours été fascinés par cette odeur et particulièrement par celle des fleurs du bigaradier dont l’odeur est plus franche et plus stable que celle des orangers à fruits doux. En 1684, Louis XIV transfère de Fontainebleau à Versailles, le bigaradier " Grand Connétable " et l’installe dans son orangerie. Il s’appellera maintenant : bigaradier " Grand Bourbon " et sera le fleuron de sa collection.

L’origine du bigaradier se situe en Chine méridionale, il apparaît dans les textes arabes au X° siècle. Son expansion se poursuit en passant par l’Inde Orientale, l’Irak, la Syrie puis, au XII° siècle, la Palestine. Ensuite, à l’époque des Romains il se répandit sur tous les pays méditerranéens. Le bigaradier ou Citrus Aurantium amara, appartient à la famille des Rustacées. Sa fleur est le symbole de la virginité, les Romains offraient des guirlandes de fleurs de bigaradier aux nouveaux mariés et aujourd’hui, encore, dans la région de Grasse, on offre des guirlandes de fleurs d’oranger aux couples qui convolent pendant la floraison, au moment de la récolte, c’est à dire en avril ou en mai.

Les fleurs de bigaradier, fraîchement écloses, additionnées d’eau pure, sont mises en alambic et distillées. Les condensas produisent l’" Eau de Naphe ", correspondant à l’eau des fleurs, dite de " Fleur d’oranger " et une huile essentielle de bigaradier de couleur jaune pâle dont l’arôme est unique, délicat, doux, très sucré, fleuri, plaisant, rafraîchissant et particulièrement féminin. Aucun produit synthétique n’a pu reproduire sa perfection. Un pied de bigaradier de bon rapport peut donner de 10 à 15 kg de fleurs. Il faut 1000kg de fleurs pour obtenir 1 kg d’huile essentielle, c’est dire le prix très élevé de ce parfum. Cette base sert dans l’élaboration des " Eaux de Cologne ".

On raconte qu’en 1680, la Princesse Italienne de Nerola était " Folle " de ce parfum, elle remplissait son bain de ces fleurs afin d’embaumer son corps, elle en utilisait également des quantités démesurées pour parfumer ses vêtements, ses gants ainsi que les décorations et les tentures de son Palais Romain. Comme elle recevait beaucoup la meilleure Société Italienne, ce parfum emblème de la famille de Nérola devint à la mode à Rome, et le nom de " Néroli " fut adopté pour désigner ce parfum.

On reconnaît à cette huile essentielle des propriétés antidépressives, sédatives, calmantes, digestives et bactéricides.

 

 

Anne-Marie de la Tremoille, Princesse de Nérola

L’Ile de Noirmoutier appartint longtemps aux La Trémoille et fut réunie à la Couronne de France en 1720. Cette famille avait des prétentions sur le trône de Naples ( Golfe de Tarente).

Son père, Henri Charles de la Trémoille, Marquis de Narmoutier (Noirmoutier) Prince de Tarente, né à Thouars en 1620, fit ses premières armes en Hollande puis Fronda contre Mazarin. Il fut arrêté et relégué en Poitou, puis retourna servir en Hollande.

Anne-Marie est née en France vers 1643 et épousa à l’âge de 15 ans, le Prince Blaise de Talleyrand-Chalais, Marquis d’Exideuil, qu’elle suivit en exil en Italie. Elle devint veuve en 1670.

En 1675, elle se remaria à Rome à un Prince Italien : Flavio degli Orsini, chef de la puissante famille des Orsini et plus âgé qu’elle de 22 ans. Elle partagea ainsi les titres de son nouveau mari : Duc de Bracciano et de Santo Gemini, Comte dell'Anguillaraet de Galere, Marquis de Roquance, Prince de Nérola..
Puis redevint veuve en 1698 et…..immensément riche….

Les Orsini, célèbre famille des Etats Romains et notamment de Nérola à quelques kilomètres au Nord de Rome, était la rivale de celle des Colonna, tant par la grandeur de ses possessions que comme parti politique. Elle soutenait la cause des Papes et en fournit plusieurs.

Pendant son séjour à Rome, Anne-Marie décida de Franciser son nom Orsini en Ursins. Elle étala son esprit et ses charmes, et fit très vite du " Palazzo Pasquino ", situé sur la Piazza Navona, un Centre d’influence Française, où se rassemblait la meilleure Société Italienne.

En 1701, elle arrive à la Cour d’Espagne comme " Camera Mayor " de la jeune Reine d’Espagne : Marie-Louise Gabrielle de Savoie (petite fille de Philippe, frère de Louis XIV et d’Henriette d’Angleterre), première femme de PhilippeV ( petit fils de Louis XIV). Rapidement elle prit de l’importance et influa sur les décisions du couple Royal. On peut dire qu’elle régna sur l’Espagne.

Elle intrigua pour soustraire l’Espagne de la tutelle de la France et fit renvoyer plusieurs Généraux et Ambassadeurs de France. En 1704, Louis XIV lui intima l’ordre de quitter l’Espagne. Ayant réfléchi……, elle accepta les conditions qu’on lui fit, puis travailla dans l’intérêt de la France. Elle voulut également intervenir lors du Traité d’Utrecht pour se réserver une souveraineté dans les Pays-Bas, mais n’y réussit pas.

 

En 1714, à la mort de la Reine d’Espagne, la Princesse des Ursins aida au remariage de Philippe V avec Elisabeth Farnèse, Duchesse de Parme, croyant avoir à faire à une Princesse frivole et sans caractère. Mal lui en prit, car à peine arrivée à la Cour d’Espagne, Elisabeth exila immédiatement la Princesse des Ursins. En raison de son grand âge, Louis XIV ne la défendit pas. Elle séjourna à Gênes puis à Rome en vivant des pensions payées par l’Espagne ;

Malgré ses 70 ans passés, elle tiendra la maison du Prétendant à la Couronne d’Angleterre : Jacques-Edouard Stuart (dit " le Chevalier de Saint Georges ", reconnu par Louis XIV sous le nom de Jacques III).

Elle décédera à Rome en 1722, âgée de 79 ans.

 

 

 

Parfum de MARIE-ANTOINETTE (1755/1793)

Son parfum.

Selon mes recherches, je n’ai pas encore trouvé de parfum spécialement créé pour Marie Antoinette. Par contre, j’ai fréquemment trouvé dans la littérature qu’elle aimait particulièrement la rose et la violette.

Marie-Antoinette c'était entichée de nature et de campagne, elle affichera ses préférences pour les senteurs champêtres évoquant les prés de son cher Trianon.

 

Marie-Antoinette et ses parfums.

Au XVII° siècle, un peu partout en Europe, compte tenu des risques de maladie et de la mauvaise qualité de l’eau, les médecins déconseillaient l’usage du bain ou de la toilette.

Malgré les sévères réprimandes de leurs gouvernantes, lors de leurs adolescences à Vienne, Marie-Antoinette et sa sœur Marie-Caroline osèrent utiliser de‘’ l’huile de roses’’ pour les soins de leurs visages, de ‘’l’eau de roses’’ pour leurs toilettes et des ‘’essences de violettes’’ pour se parfumer . Elles soignaient également leur peau fine et transparente avec des crèmes de‘’pâte de roses’’.

Dans les premières années de son Règne, la Reine fut adulée par tous. Elle adorait les toilettes , les parfums et les joyaux.. A l’époque, on se maquillait assez peu, toutefois, les eaux, pommades parfumées et autres produits de beauté étaient fort recherchés.

Son parfumeur fut Jean-Louis Fargeon. Il était installé rue du Roule et fut reçu à la maîtrise en 1774. Il est l’auteur d’un traité : ‘’L’art du parfumeur’’.

Jean François Houbigant, fut également son fournisseur de parfums. Il s’établit en 1775, comme Maître Gantier Parfumeur , à l’enseigne ‘’A la Corbeille de fleurs’’.

Comme le musée du Louvre à Paris, le musée de Grasse conserve dans ses collections, un merveilleux nécessaire de voyage de Marie Antoinette. La veille de son départ pour Varennes, elle aurait demandé à Jean-François Houbigant de lui remplir ses flacons de ses senteurs habituelles légères et délicates, et notamment de l’essence de violette qu’elle adorait. Il est possible que cette coquetterie ait trahit la présence de la famille Royale à Varennes puis entraîné l’issue fatale bien connue de 1793 ?.

Ce nécessaire de voyage, en acajou et cuivre, réalisé par le célèbre ébéniste Parisien Palma, contenait une cinquantaine d’objets : flacons de toilette, pots à onguents, boîtes à poudre et pièces en porcelaine décorée de la Manufacture d’Outrequin de Montarcy.

Ses coiffeurs furent : Larseneur à vienne, puis Léonard à Versailles.

Dans les années 1770, l’ancienne mode des cheveux poudrés se poursuivit. Les coiffeurs se multiplièrent, et mirent à la mode des coiffures en édifices variés et extrêmement volumineux, posant d’ailleurs de sérieux problèmes pour le repos de nuit et la coiffure du matin.

En revanche en 1780 à la suite d’une couche, la reine perdit ses cheveux ; son coiffeur :Léonard, créa pour elle une coiffure dite ‘’à l’Enfant’’ qui fut ensuite prise pour modèle par toute la cour.

 

Parole célèbre.

"Moi, poète des bois et des vallées, j'écoutais le murmure mystérieux des eaux, je regardais les ondulations moelleuses des pins faiblement agités, je respirais le suave parfum des violettes sauvages qui, au premier jour tiède qui se présente, au premier rayon de soleil pâle qui les convie, ouvrent leurs calices d'azur sous la mousse desséchée."

Georges Sand, Lelia, 1833
éd. P. Reboul, Paris : Garnier, 1960, page 9

 

 

 

Parfum de JOSÉPHINE DE BEAUHARNAIS (1763/1814)

 

Son parfum.

En 1802 et sous l’impulsion de Joséphine épouse du Premier Consul Bonaparte, la Société connut une frénésie de luxe, les ‘’Merveilleuses’’ ravivèrent la folie du parfum et les ‘’Muscadins’’ abusèrent du musc.

Native des Antilles, elle adore les senteurs fortes et épicées de la Martinique et met le musc à la mode. Elle reçut d’ailleurs le surnom de ‘’Folle du musc’’ et répand les capiteuses émanations dans l’entourage de l’Empereur.

A la Malmaison, le boudoir de l’Impératrice était tant saturé de musc, d’ambre et de civette que 60 ans plus tard, l’odeur subsistait encore.

Le musc est utilisé dans la fabrication des parfums. C’est une substance visqueuse fortement ammoniaquée, secrétée par une glande abdominale proche des organes sexuels mâles du chevrotin vivant sur les plateaux d’Asie et de Sibérie.

Le produit naturel peut encore et malheureusement, se trouver clandestinement mais à ‘’prix d’or’’, car cet animal fait partie des espèces en voie de disparition donc protégées. Depuis longtemps, les parfumeurs utilisent des ‘’muscs synthétiques’’, beaucoup moins coûteux .

Le musc a une odeur animale très subtile, d’urine et de transpiration mais donnant une sensation de chaleur de douceur et de raffinement. Cette odeur s’adoucit et s’affine en vieillissant. En fait, ce produit n’est jamais utilisé tel que, il est toujours très dilué et donne la note sensuelle, rustique et chaleureuse recherchée pour ‘’arrondir’’ et exalter le parfum avec lequel il sera associé.

Elle lança ainsi la mode des senteurs exotiques : vanille, girofle et cannelle.

Dès son arrivée à la Malmaison, en 1799, Joséphine s’emploie à faire un paradis des 153 hectares de sa propriété. Elle crée un superbe jardin de fleurs : tulipes de Hollande, amaryllis de Haarlem, eucalyptus, verni du japon, hibiscus, camélia, rhododendron, géranium, dahlia, magnolia à fleurs pourpres, mimosa, cyprès de Louisiane, catalpa, phlox, jacinthes doubles.

Mais c’est surtout son grand amour pour la Rose qui l’inspira pour créer de nombreuses variétés : ‘’Joséphine’’ d’un bleu léger comme ses yeux, ‘’L’aimable rouge’’, ‘’La belle sans flatterie’’, ‘’ La souvenir de Malmaison’’.

 

Parole célèbre

En 1601, Shakespeare évoque le pouvoir aphrodisiaque de la civette dans " Les joyeuses commères de Windsor " : "  Il se frotte de civette, ne sentez-vous pas ce que cela signifie ?, c’est que le jeune homme est amoureux ". Shakespeare ( 1564 / 1616 ) -

 

 

Joséphine et son Histoire.

Fille du Comte Tascher de la Pagerie, Marie-Josèphe Rose, dite’’Joséphine’’ est née en 1763, aux ‘’Trois Ilets’’ en Martinique ; elle entra au couvent des Dames de la Providence de Fort Royal, pour y apprendre : les bonnes manières, l’orthographe, le calcul, la guitare, le clavecin, la harpe et la danse. Une voyante caraïbe ‘’Eliama’’ lui prédit ‘’ tu seras plus que Reine, et mourras dans un hôpital’’. L’Histoire confirmera cette prédiction.

En 1778, elle avait tout juste 15 ans, elle se maria à Noisy le Grand, au Vicomte Alexandre de Beauharnais dont elle eut 2 enfants : Eugène et Hortense.

Eugène deviendra vice-roi d’Italie, et Hortense deviendra reine de Hollande et mère de l’Empereur Napoléon III.

Arrêtée le 19 avril 1794, elle fut emprisonnée, connut une idylle avec le Général Hoche puis fut libérée le 6 août grâce à l’intervention de ses amis : Tallien et Barras, l’homme le plus puissant du Directoire. Bien que Général en chef de l’armée du Rhin, son mari dut démissionner à cause de son titre de noblesse et fut également arrêté , condamné et guillotiné le 9 Thermidor (23 juillet) de la même année.

En 1795, présentée au Général Bonaparte pour lui demander une grâce, ce fut le ‘’coup de foudre’’. Elle consentit à l’épouser civilement en 1796.

Le mariage eut lieu à la mairie du 2° arrondissement le 9 mars 1796, à 8 h du soir, après avoir attendu Bonaparte pendant 2 heures !!.

‘’Jamais je n’ai rencontré une femme aussi séduisante. Jamais, je n’ai désiré une femme autant qu’elle. Jamais je n’en ai imaginée qui fut plus digne d’être aimée’’.

Le 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799), c’est le fameux ‘’coup d’Etat’’, Bonaparte est nommé Premier Consul. La même année, il fit l’acquisition du domaine de la Malmaison. Joséphine y vivra les heures de gloire et de bonheur du Consulat, puis la grandeur et l’éblouissement de la période impériale, avant le divorce et sa mort.

Joséphine est souvent seule, Bonaparte est en campagnes d’Italie puis d’Egypte. L’un et l’autre ont quelques aventures ‘’extra conjugales’’ souvent racontées, mais l’amour de l’un pour l’autre n’est jamais remis en cause.

Le 24 décembre 1803, c’est l’Attentat de la ‘’Rue Saint Nicaise’’, le couple échappe de peu à la mort.

Le 18 mai 1804, le Sénat proclame l’Empire, et Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français sous le nom de Napoléon I°. Joséphine devient Impératrice

Au cours de la nuit du 1° décembre 1804, le mariage religieux de Napoléon et Joséphine est célébré dans une pièce retirée des Tuilleries, ‘’en urgence’’ par le Cardinal Fesch, oncle maternel de Napoléon. Les seuls témoins sont le Maréchal Berthier et Monsieur de Talleyrand. Le Pape Pie VII put ainsi sacrer Empereur Napoléon I° et Joséphine Impératrice dans la journée du 2 décembre 1804.

En 1805, ils se font couronner Roi et Reine d’Italie à Milan.

Marie Walewska annonce à Napoléon qu’elle est enceinte de ses œuvres lors de son passage en Pologne. Il est donc bien capable d’engendrer. Napoléon décide de divorcer de Joséphine puisqu’elle ne peut lui donner d’enfant. Elle supporta avec résignation cette séparation cruelle.

Le 15 décembre 1809, le mariage civil est dissous. La dissolution du mariage religieux est beaucoup plus délicat. Il est néanmoins prononcé le 8 janvier 1810. Joséphine ira à Malmaison, Napoléon à Trianon.

Par choix et stratégie politique, l’Empereur Napoléon I° se remaria en avril 1810 avec Marie-Louise de Habsbourg Lorraine âgée de 19 ans, fille de François II, Empereur d’Autriche. Le 22 mars 1811, Marie-Louise donne naissance à un fils ‘’le Roi de Rome’’. Le vœux de Napoléon est exaucé.

En octobre 1811, le bébé est présenté par Napoléon à Joséphine à Bagatelle.

Puis ce fut la désastreuse campagne de Russie, le froid, la Bérésina, la destruction de l’armée de l’Empereur, puis son abdication le 4 avril 1814.

L’Ile d’Elbe lui est accordée en souveraineté.

Marie-Louise et le Roi de Rome se réfugient à Vienne et ne reviendront jamais en France.

Le 14 mai 1814, à Saint-Leu, en visite chez sa fille Hortense ( mariée à Louis Bonaparte, frère de Napoléon et mère du futur Napoléon III), Joséphine prend froid au cours d’une promenade en calèche. Elle était vêtue d’une robe vaporeuse, beaucoup trop légère pour la saison.

Les jours suivants, le malaise s’aggrave, les nouvelles de l’Ile d’Elbe ne sont pas bonnes et le 25, une angine purulente est diagnostiquée.

Quelques jours après, à la Pentecôte 1814, Joséphine s’éteint.

Elle n’usa de son pouvoir que pour faire le bien et se fit universellement aimer. On lui reproche toutefois une grande prodigalité. Son souvenir le plus émouvant reste sa superbe roseraie de Malmaison, royaume de cette Reine des fleurs et riche de plus de 200 espèces parmi lesquelles : Reine des Reines, Joséphine, Joséphine Impératrice, Belle sans flatterie, souvenir de Malmaison.

Le 1° mars, Napoléon débarque à Golfe-Juan et marche sur Paris ; il chasse Louis XVIII de son trône et repart en guerre contre les prussiens. Cela se termine à Waterloo le 18 juin 1815.

Le 22 juin, il abdique en faveur de son fils qu’il nomme Napoléon II.

Puis le navire Anglais ‘’Bellérophon’’ l’emmena pour toujours en l’Ile de Saint Hélène.

Dégoûté et humilié, il décéda le 5 mai 1821.

 

 

 

L'eau de Cologne de NAPOLEON à Sainte Hélène (1815/1821)

 

 

Son ‘’Eau de Cologne’’ à Sainte-Hélène.

 

Principalement composée d’essences de fruits, légère, fraîche et citronnée, c’est ainsi que l’Empereur aimait ‘’L’Eau de Cologne’’ . Ces ‘’parfums du soleil’’ lui rappelaient aussi, peut être, sa Corse natale ?.

C’est le seul souvenir olfactif des six années d’exil forcé de l’Empereur à Sainte-Hélène

 

NAPOLEON et les Parfums

Dans sa maison de Longwood, il tient à montrer à ses geôliers Anglais qu’il est toujours Empereur. Il institue une étiquette et un cérémonial rigoureux : le Grand Maréchal Bertrand de Montholon est son majordome et son maître de cérémonie, Gourgaud est son aide de camp et son grand écuyer ; les serviteurs sont en livrée impériale, Marchand premier Valet de Chambre et Louis-Etienne Saint-Denis dit ‘’Ali le Mamelouk’’ ses dévoués serviteurs sont toujours près de lui.

Avant son exil, Napoléon ne supportait pour lui et pour ses Généraux que ‘’l’Eau de Cologne’’ dont il appréciait ‘’la splendeur virilisante’’. Madame de Rémusat nous dit qu’il en utilisait soixante flacons par mois. Jean-Marie Farina se targua d’être le fournisseur attitré de l’Empereur, le précisait sur ses flacons et avait rédigé un texte pour les contrefacteurs.

A Sainte-Hélène, n’ayant plus la possibilité de se procurer son ‘’Eau de Cologne’’ habituelle, et compte tenu de son isolement, il décide d’en créer une en utilisant les possibilités locales.

Il fait appel à ses souvenirs, consulte livres et dictionnaires, et parvient à mettre au point une formule satisfaisante et réalisable sur place. Ali, à force d’astuces, d’initiatives et de débrouillardise, parviendra, avec les maigres ressources dont il dispose, à réaliser cette ‘’Eau de Cologne’’ si chère à son maître. Il en a noté la composition, et par un heureux hasard, celle ci fut retrouvée vers 1990, par un collectionneur d’art de Versailles, 170 ans après la mort de l’Empereur !!

 

© SAVOIR FAIRE DE FRANCE 2003